BLEUS de FERS

 

 

 

 

je ne vois plus rien

ô silence des ombres

sur ma bouche fermée

à l'horizon du jour

le verbe déclinant

a perdu la mémoire

l'eau vive des images enfin

se repose

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ROUGES  D'HIVERS 

je vais au pas de ces rêves

insoumis et muets

aux couleurs odorantes

de la mémoire perdue

de la vie qui s'égraine

 

 

 

  

           

   

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaune de Gris

 

 

 

 

 J'ai vu

sur le rebord du jour se reposer la nuit

en un lent fracas

sans que personne n'entende

l'œil ouvert au lit des nuits 

sur le silence épanoui

le rêve éveillé

 

 

 

 

 

 

Noirs de Gris

 

 

 

 

 J'ai vu

dans le jeu des feuillages le respir de la terre

dans les branches en bataille

le limbe, l'aiguille, la palme porter l'air

l'œil du vent sur l'horizon 

dans le cœur des tourmentes

la dérive des sens

 

 

 

 

 

 

 

Bleus d'Argiles

 

 

 

J'ai vu

au cœur de l'arbre le voyage de la pierre

dans la roche dissoute

dans la naissance des glaises

l'œil solaire au puits minéral

dans la montée des sèves

la forêt agrandie

 

 

 

 

   Griffes

 

C'est un ciel de fer où volent des éclairs,

une plage enneigée piquée de cris d'oiseaux,

 une guerre stoppée sous l'effet de cris muets

qui s'entrechoquent et retombent à la fin 

sur le lit d'un silence 

qu'on voudrait être celui de la paix. 

 

 

 

 

GRIS de FER

Il est un vent qui déplace les dunes

et vole à l'horizon l'ultime ligne 

où s'épuisent les chemins.

Les déserts s'agrandissent 

sous le regard des lunes

pendant que les rêves se perdent 

au vent de nos paroles.

Il est ce vent qui déplace les dunes

et vole à nos espoirs l'ultime ligne

où s'orientent nos pas.