mercredi 12 décembre 2018




   Griffes
 





C'est un ciel de fer où volent des éclairs,
une plage enneigée piquée de cris d'oiseaux,
 une guerre stoppée sous l'effet de cris muets
qui s'entrechoquent et retombent à la fin 
sur le lit d'un silence 
qu'on voudrait être celui de la paix. 
 
 
 





 
GRIS de FER







Il est un vent qui déplace les dunes
et vole à l'horizon l'ultime ligne 
où s'épuisent les chemins.
Les déserts s'agrandissent 
sous le regard des lunes
pendant que les rêves se perdent 
au vent de nos paroles.
Il est ce vent qui déplace les dunes
et vole à nos espoirs l'ultime ligne
où s'orientent nos pas. 
 
 
 
 
 

vendredi 30 novembre 2018


 
 
Ocres Bleus






Dans mon manteau d’orages
Je marche seul sur des chemins de pluies
Je marche sur des chemins de mille poussières.
Ô silence ! Vacarme de bruits sans mémoire. 
La mer est innocente des sorts qu’elle engloutit.
 
 
 
 
 

 
 
Bleu d'Ocre Clair











Il faut bien que j'écrive
avant que bientôt tout s'efface
Le temps reprend peu à peu
tout ce que la vie a donné
tout ce qu'on lui a pris

Bien sûr on repartira
les mains vides
la tête dépossédée
de toutes ses constructions
Que devient le souvenir
quand le corps 
peu à peu se dissout

La vie est donc un rêve
comme un jet de pierre qui monte
s'étire vers la lumière
et retombe au sol 
dans un simple bruit mat

Il faut bien que j'écrive














 
 
 
Bleu de Fer
 
 





Le miroir tourné vers l'intérieur
ses reflets vont dans cet ailleurs
où le regard se perd
et la mémoire se confond
les idées se perdent
et la raison se regarde
droit dans les yeux 
sans ciller sans sourciller
droit dans les yeux
et peut enfin ne plus se mentir.








 
 
Bleues












bientôt
je plongerai
dans le bleu de mots
sous-marins
oubliant les rivages
et les rêves échoués
les conques muettes
et les sables engloutis
Reste le voyage
seul le voyage
 
 
 
 
 
 










mercredi 14 novembre 2018

 
 
Ondes bleues











C’est dans l’ordre des choses
si je perds la mémoire.
C’est dans l’ordre des choses
  à l’étal des siècles
poètes inconnus.
Chansons et rêves consumés
clos à l’urne du passé.
Un silence de pierre
dans la bouche des morts
  a remplacé l’aile du verbe
et son ombre portée
sur le rêve inexpliqué.
Mystère de la voix arrêtée
et sans cesse reprise
sans cesse répétée,
oubliée et reprise.
C’est dans l’ordre des choses
si je perds la mémoire.















Rouge de Zinc







 


Dans mes  mains des pierres ont écorché le temps
dans ma tête des pierres ont scellé le geste
dans mes yeux des pierres ont enseveli les rêves
dans ma bouche des pierres ont étouffé les mots
et par la gorge étranglée du cri retenu
les pieds ensevelis dans l'ombre des désirs
mon regard s’est perdu dans la forêt des jours
 

Dans l’encre de rêves échoués sur mes nuits
dans le sang de vents écartelés sur vos jours
dans le fiel de mots pourris des haines communes
dans le lait aigre de toutes les jalousies inépuisées
et par l’oreille crevée d’un grand trait de silence
mon regard s'est perdu dans la forêt des jours
les mains liées au plomb des souvenirs
mon regard s'est perdu dans la forêt des jours.
 






dimanche 11 novembre 2018




Ocres Verts









Il y a un trou dans mon ombre déchirée
par où j’entre dans ma nuit
les yeux ouverts à deux battants
sur le silence têtu d’un présent qui ne me dit rien.

Il y a un trou dans ma mémoire abusée
par où filtrent les mensonges
des jours illuminés de cruautés
sur le silence voulu d’un passé qui ne veut qu’oublier.

Il y a un trou dans mon corps
par où s’écoulent mes dernières volontés
pantelantes, épuisées
sur le vacarme d’un futur qui refuse de se regarder.

Dentelles d’ennuis sur les revers des temps










 
 
Feux de Sables










Mes ailes sont plus grandes
Mes ailes sont plus lourdes
Je m’endors sur la hampe des vents
arraché aux branches de mes rêves
dans l’écume cristalline des roches natives
dans la gangue engourdie de roches fossiles
sous des reflets de ciels sanglants
sous des éclats de ciels mourants.
J’arrive, m’en allant
lentement.
 
 
 




 
 
Ondée







Je vais nu sur la trace de pierres
dures et brûlantes comme un sentier d’enfer
Je vais nu à la face de vents
amers et crus sur le tranchant des jours
Je vais nu dans la marée montante d’un temps
où je cherche mes pas
brassé comme la pâte d’un pain pour demain
et dans mon poing serrée une graine levain
Je vais nu dans le sillage des pierres
 
 
 
 
 
 
 

dimanche 4 novembre 2018



  Nuit d'Océan
 
 





 
 
 
Je suis lentement le cortège
d'opalescentes pensées
traînant leurs longs accords
sur ce silence de mort 
de mots peinant à naître.

J'attends sagement 
l'aube d'une phrase à venir
qui dirait le sens à donner
au passage aveugle et sourd
de cette nuit vers une autre nuit.